
L'impact de l'éclairage public sur la biodiversité nocturne est incontestable. Encore faut-il en vérifier concrètement les effets, et prendre les mesures adaptées. C'est tout l'objet d'une étude qui va être menée sur Perche-en-Nocé par le Parc naturel régional du Perche.
L'alternance jour/nuit est un paramètre environnemental préexistant à l'apparition de la vie sur terre. Elle a donc été un élément structurant dans son évolution. Les conditions écologiques d'un même habitat changeant entre le jour et la nuit (luminosité, température, bruit, humidité...), certaines espèces se sont acclimatées à la vie diurne alors que d'autres se sont adaptées à une activité nocturne.Pourquoi une étude ?
Le Parc souhaite proposer des solutions d'atténuation des effets de l'éclairage public sur la biodiversité nocturne des collectivités territoriales. Les objectifs généraux de cette étude, proposée à une collectivité volontaire du Perche, sont de :- Faire des propositions d’amendement de l’éclairage public de cette collectivité pour que soient conciliés le maintien voire le retour de la faune sauvage sensible avec les préoccupations légitimes de la population, notamment en matière de sécurité ;
- Améliorer la sensibilité des élus et par extension des acteurs institutionnels et de la population du territoire aux enjeux de la préservation du patrimoine identitaire du Perche que constitue la nuit ;
- Élaborer un guide méthodologique et opérationnel de maîtrise et d’amélioration de l’éclairement à destination d'autres collectivités souhaitant-s'engager dans la préservation du ciel et de la vie nocturnes sur le territoire du Parc.
L'étude
Un ou plusieurs bureaux d'études seront choisis qui effectueront les missions suivantes :- Inventaires permettant de constater la présence ou non d'espèces ou de groupes d’espèces particulièrement sensibles à la lumière, en faune (rapaces nocturnes, chauves-souris, amphibiens, papillons de nuit...) et en flore sur le territoire de la collectivité volontaire ;
- Diagnostic de l'éclairage en place et de ses effets sur le vivant ;
- Propositions à la collectivité volontaire de solutions techniques et méthodologiques pour diminuer les impacts de la lumière ;
- Rédaction d'un protocole du « mieux éclairer » à destination d’autres collectivités.
Le choix de Perche-en-Nocé
La commune s'est portée volontaire auprès du Parc pour être l'objet de cette étude. Le diagnostic de cette étude et surtout la mise en application des recommandations qu’elle proposera permettront de renforcer la « trame noire » de la commune, ensemble des réservoirs de nuit véritable reliés entre eux par des corridors sombres. Cette « trame noire » revitalisée constituera la troisième couche des trames écologiques. Elle s’ajoutera ainsi aux deux premières, la trame verte (réservoirs de faune et de flore comme les haies ou les bois, ainsi que les corridors qui les relient) et la trame bleue (mares, cours d'eau, zones humides...), déjà cartographiées et prises en compte dans le développement de la commune.Perche-en-Nocé présente aussi l'intérêt de regrouper six villages impactés différemment par l'éclairage communal, avec notamment un cœur de bourg relativement important à Nocé ; Saint-Aubin-des-Grois au contraire est sans aucun éclairage ; et Colonard-Corubert plus exposée avec sa route départementale traversante. De plus, Perche-en-Nocé est déjà en lien depuis cette année avec le syndicat électrique TE61 pour la gestion de son éclairage public, tant en fonctionnement qu'en investissement, ce qui devrait faciliter la réalisation des aménagements d’amélioration et la mise en place des pratiques vertueuses proposés par l’étude.