
« Le Parc du Perche est à l’initiative du premier conservatoire de l’abeille noire de Normandie. Notre projet est de le consolider et d’en faire un modèle pour en créer d’autres en Normandie », déclarait Hervé Morin, président de la Région Normandie, lors de sa venue lundi 1er juillet à la Maison du Parc du Perche pour un point d’étape de la préservation de l’abeille noire en Normandie.
« Ce conservatoire est né de l’engagement fort des apiculteurs de l’Union Apicole Ornaise qui ont créé le Centre d’Etudes Techniques Apicoles « Abeille noire », appuyé techniquement et financièrement par le Parc », rappelait Jean-Michel Bouvier, président du Parc. « Nous avons ainsi financé l’étude génétique par le CNRS, qui a permis de valider le projet, et continuons à communiquer autour de la nécessaire préservation de cette biodiversité. »
Pour Hervé Morin, « la Normandie a l’opportunité de devenir la 1ère région pour la conservation de l’abeille noire et la production d’essaims. Devant une baisse généralisée de la production de miel, il est nécessaire de développer les cheptels d’abeilles. Ce projet ne pourra néanmoins aboutir qu’avec l’adhésion de tous les apiculteurs, amateurs comme professionnels. »
Tous ont insisté sur l’importance du respect de la zone de protection du conservatoire qui doit être protégée de l’installation de ruchers d’abeilles importées. « Nous avons réduit le diamètre du conservatoire de 15 à 10 kilomètres pour respecter des apiculteurs qui étaient déjà installés. En retour, nous espérons ce même respect pour éviter le métissage des abeilles noires du conservatoire », concluaient les apiculteurs.
L’abeille noire : une chance pour la Normandie
L’abeille noire, Apis mellifera mellifera, est une abeille européenne, présente de l’Atlantique à l’Oural, très bien acclimatée dans ses régions d’implantation dont la Normandie. Il y a 50 ans, l’abeille noire était presque l’unique race en Normandie.
Grâce aux associations travaillant depuis de nombreuses années à la sauvegarde de cette espèce, l’abeille noire normande a conservé ses caractéristiques et spécificités :
- D’une grande longévité, elle traverse les périodes difficiles avec des chances de survie élevées, en limitant l’apport de nourriture artificielle par l'homme.
- L'abeille noire est acclimatée aux variations météorologiques et à l'apiculture sédentaire pratiquée par la grande majorité des apiculteurs amateurs de la région.
- Sa faculté, plus grande que la plupart des autres races, à récolter une grande diversité de pollens fait d’elle une excellente pollinisatrice.
D’autres races d’abeilles sélectionnées pour leur productivité de miel ont été implantées sur le territoire ces dernières années ; elles risquent toutefois de faire perdre les caractéristiques spécifiques de l’abeille noire par croisement si elles sont présentes sur les mêmes zones.
Néanmoins, la Normandie, du fait de sa faible production de miel et de la bonne qualité génétique conservée des colonies d’abeilles noires, présente un contexte favorable à la préservation de l’abeille noire et à sa multiplication.