Natura 2000 où comment concilier la préservation de la biodiversité et le maintien des activités humaines.

NATURA 2000

Cette démarche européenne vise à préserver des habitats naturels et des espèces rares ou menacées à l'échelle de l'Union européenne. Il s’agit de sites à protection légère (par rapport à une réserve naturelle) qui visent à concilier la préservation de la biodiversité et le maintien des activités humaines (pour en apprendre plus sur les sites Natura 2000 cliquez ici
 

Pour ce faire, la Commission européenn a adopté deux directives afin de donner aux Etats un cadre et des moyens pour assurer cette préservation :
 
  • la directive du 21 mai 1992 dite directive « Habitats » qui a pour objet la conservation des habitats naturels et d’espèces (à l’exception des oiseaux) énumérés dans les annexes de cette directive ;
     
  • la directive du 2 avril 1979 (révisée en 2009) dite directive « Oiseaux », qui concerne la conservation des oiseaux sauvages et de leurs habitats

Le Parc du Perche compte 8 sites Natura 2000
sur son territoire ou en partie.

Dans le cadre de la directive « Oiseaux », le Parc est l’animateur de la zone de protection spéciale « Forêts et étangs du Perche ». Ce site de 47 000 hectares est à cheval sur les régions Normandie et Centre-Val de Loire.

Dans le cadre de la directive « Habitat », le Parc est l’animateur de six sites Natura 2000 :
  • Forêts, étangs et tourbières du Haut-Perche
  • Carrière de la Mansonnière
  • Bois et coteaux calcaires sous Bellême 
  • Bois et coteaux à l’ouest de Mortagne-au-Perche
  • Arc forestier du Perche d’Eure-et-Loir
  • Cuesta cénomanienne du Perche d'Eure-et-Loir
Un autre site Natura est présent sur le territoire, sur le Grand Perche : la carrière de Loisail, animé par le groupe mammalogique normand.
 

Parmi les espèces concernés par les sites Natura 2000 du Perche, on trouve notamment :

  • des oiseaux comme la grue cendrée, le pic cendré, la pie-grièche écorcheur, la bondrée apivore, le martin-pêcheur…
  • des mammifères, exclusivement des chauves-souris, comme le grand rhinolophe, le murin de Bechstein, la barbastelle d’Europe…
  • des poissons comme le chabot commun et la lamproie de Planer
  • un crustacé : l’écrevisse à pattes blanches
  • des insectes comme l’agrion de Mercure, le damier de la succise…
  • une plante : le fluteau nageant
 
Parmi les habitats concernés par les sites Natura 2000 du Perche, on trouve notamment :
  • des habitats forestiers : aulnaies-frênaies de rive, hêtraies-chênaies acidophiles, tourbières boisées
  • des habitats humides : mégaphorbiaies, tourbières…
  • des habitats ouverts (sans arbres) ou semi-ouverts: pelouses, prairies, landes…
  • des habitats aquatique : herbiers aquatiques, végétation amphibie (roselière…)

Effet parapluie. Si les actions menées dans le cadre de Natura 2000 ne sont justifiées que par ces espèces et habitats, elles bénéficient à une biodiversité bien plus grande. C’est ce que l’on nomme l’effet parapluie.


Comment sont identifiés les sites Natura 2000 ?

Après avis des collectivités locales concernées (communes, établissements publics de coopération intercommunale), le préfet transmet sa proposition de désignation de sites Natura 2000 en fonction des enjeux d’intérêt communautaire, au ministre en charge de l’environnement.
Un arrêté ministériel portant désignation d’une ZPS ou d’une ZSC précise sa dénomination, sa délimitation ainsi que l’identification des habitats naturels et des espèces qui en justifient la désignation.

Que fait le Parc ?

Le Parc réalise des inventaires et définit des projets de restauration et de diversification des milieux naturels, notamment dans le cadre de contrats signés avec des propriétaires. Il réalise aussi des actions de sensibilisation, de communication, de prise en compte dans les projets d’aménagements.

Les sites Natura 2000 disposent d’un comité de pilotage (CoPil)qui réunit représentants des services de l’État, des collectivités territoriales et de leurs groupements, des établissements publics, des associations naturalistes et des structures représentatives des propriétaires et des activités concernées (loisirs, chasse, pêche, agriculture, sylviculture…).
C’est dans ces instances qu’a lieu la concertation avec les acteurs du territoire afin de rédiger les documents d’objectifs et de les mettre en œuvre. Le CoPil élit un président et désigne une structure animatrice, pour des mandats de 3 ans.

Ces documents d’objectifs sont les documents de gestion composés d’un état des lieux (administratif, écologique et socio-économique), des enjeux hiérarchisés (les habitats et les espèces des directives présents sur le site), des objectifs à atteindre et des mesures à mettre en œuvre.

La mise en œuvre de ces documents d’objectifs repose sur deux axes :
  • La protection des sites à travers les évaluations des incidences Natura 2000 : il s’agit d’évaluer et de limiter l’impact des projets sur la conservation des habitats et des espèces des sites. Les évaluations des incidences sont instruites par les services de l’Etat (DDT, DREAL). Le rôle du Parc est de fournir les données écologiques disponibles et d’accompagner les porteurs de projets.
  • La gestion volontaire des sites grâce aux contrats Natura 2000, qui financent des travaux écologiques portés par les propriétaires ou gestionnaires, et les chartes Natura 2000, qui valorisent les actions de bonne gestion à travers des exonérations. L’instruction des contrats Natura 2000 et des chartes est assurée par les régions, et celles des MAEC (voir ci-dessous) par l'État. Le rôle du Parc est de monter ou d’accompagner le montage des dossiers.
Exemple de travaux écologiques menés dans le cadre de contrats Natura 2000 :
  • Réouverture et entretien de milieux ouverts (par débroussaillage, fauche ou pâturage)
  • Restauration et diversification d’étangs (curage, création d’îlots, reprofilage de berges…)
  • Aménagement de sites d’hibernation pour les chauves-souris

Pour les parcelles agricoles, il existe des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) qui permettent la prise en compte de ces enjeux dans les pratiques des agriculteurs. Il peut par exemple s’agir de retard de fauches de prairies, d’entretien des haies, de réduction des pesticides et des engrais… qui occasionnent, aux agriculteurs, un manque à gagner compensé par ces contrats. 
Les MAEC sont animées par le Parc et signées entre les agriculteurs et l'État, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC).