Espèce protégée en France, le hérisson est un mammifère nocturne qui joue un rôle clé dans nos écosystèmes. Aidons-le à se préparer à passer l'hiver.

Octobre : les feuilles tombent, les paysages changent, les premiers froids arrivent. Ces événements sont synonymes pour de nombreux animaux sauvages que l’hiver arrive à grand pas et qu’il est temps de s’y préparer. Parmi eux, il en est particulièrement aimé de tous : le Hérisson d’Europe.

Espèce protégée en France, le hérisson est un mammifère nocturne qui joue un rôle clé dans nos écosystèmes. Il se nourrit d’insectes, de vers de terre, d’escargots et de limaces, ce qui en fait l’allié parfait des légumes du potager. Sa capacité à se rouler en boule et ses 8000 piquants sur le dos le protègent des prédateurs naturels comme les blaireaux, les renards ou les chouettes.

Ses habitats fragmentés

Cependant, ces piquants sont inefficaces face aux véhicules et il est une victime très régulière du trafic routier (chaque année en France, ce sont des centaines de milliers de hérissons écrasés). En plus de cette menace, il doit aussi faire face à l’expansion urbaine toujours grandissante qui fragmente ses habitats de vie et l’usage des pesticides dans les exploitations agricoles mais aussi dans les jardins privés qui détruisent les insectes et les invertébrés. Et l'arrivée de l'hiver est une période particulièrement sensible pour lui. 

Un cylce de vie trés court

En conséquence, les populations de hérissons ont drastiquement diminué, à tel point que cet animal si commun a été classé « Quasi-menacé » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) lors de la COP16 sur la biodiversité, avec un passage à « Vulnérable » probable lors de la prochaine évaluation. Aujourd’hui, de nombreux hérissons ne se reproduisent qu’une à deux fois avant de mourir, avec une durée de vie moyenne de 2 ans, alors qu’ils peuvent vivre jusqu’à 9 ou 12 ans. Ce cycle de vie très court est donc à peine suffisant pour maintenir leur population stable.

Face à ce déclin, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme et invitent chacun à mettre en place des gestes simples pour l’aider à survivre :
  • Laisser des refuges naturels : la meilleure chose à faire est de laisser pousser le jardin à l’état sauvage, mais à défaut il est important de conserver des zones non tondues. Les tas de bois et les feuilles mortes sont particulièrement importants pour l’hibernation : le hérisson va s’y réfugier tout l’hiver en vie ralentie pour affronter le froid. Ces éléments ne doivent surtout pas être déplacés, au risque de réveiller le hérisson, qui va puiser dans ses réserves pour bouger et retrouver un autre endroit sûr, ce qui peut avoir des conséquences fatales pour lui.
  • Aménager des passages dans les clôtures des jardins (un trou de 13 cm suffit à les laisser passer) pour faciliter leur recherche de nourriture et de partenaires. Des associations accompagnent ce type de démarche comme le Groupe mammalogique Normand et son programme Piqu’en ville (lien).
  • Déposer des restes alimentaires sûrs (pas de pain ni de lait qui sont mauvais pour leur santé), mettre un point d’eau à disposition et fabriquer un gîte à hérisson.
  • Cesser l’usage des produits chimiques. Les insectes sont la base alimentaire du hérisson mais aussi de nombreux autres animaux comme les oiseaux. Et les hérissons sont aussi efficaces que les anti-limaces !
  • Conduire avec prudence : réduire sa vitesse, surtout la nuit, peut permettre une meilleure visibilité et ainsi les éviter. C’est pourtant si facile de lever le pied !