
Le Parc naturel régional du Perche anime 7 sites Natura 2000 de son territoire, parmi lesquels les 47 000 hectares de la Zone de Protection Spéciale "Forêts et étangs du Perche". Afin de détecter les espèces d’intérêt communautaire qui ont justifié la création du site et permettre une meilleure connaissance, et donc une meilleure gestion de ces sites, le Parc mène des inventaires.
En 2020, avec l'accord des propriétaires d'étangs, dont certains ayant bénéficié de travaux de restauration écologique, il a déployé des "pièges photos". L'objectif étant d'améliorer l’inventaire ornithologique de ces étangs, et de vérifier que les travaux réalisés ont effectivement permis le maintien des espèces anciennement présentes, voire l’accueil de nouvelles.
« Les pièges photos ont 3 principaux avantages », expliquent les chargés de mission du Parc . « Ils sont présents en permanence, quand nous ne pouvons passer que ponctuellement. Ils « surveillent » des secteurs invisibles depuis les points d’observation habituels. Et ils détectent des animaux discrets, qui ne se montrent que rarement, souvent la nuit, et jamais en présence de l’homme. »
Quelques données intéressantes ont ainsi pu être enregistrées pendant la période de reproduction, notamment plusieurs nichées qui n’étaient pas connues par ailleurs.
La Sarcelle d’hiver
Plusieurs centaines de milliers de ces petits canards hivernent en France, mais seuls quelques-uns restent pour nicher (environ un millier de couples). Cette femelle et ses jeunes représentent la première preuve de reproduction de cette espèce observée par le Parc sur les étangs du Perche ces dernières années.
Le Fuligule morillon
Une femelle et ses canetons se nourrissent, attrapant de petits invertébrés (insectes, larves d’insectes…) à la surface ou à faible profondeur. Sitôt sortis de l’œuf, tous les canetons sont capables de se « jeter à l’eau », où ils sont à l’abri des prédateurs terrestres. Ils se nourrissent par eux-mêmes prenant exemple sur leur mère.
Le Fuligule milouin
Comme les deux espèces précédentes, ce canard niche au sol, masqué par la végétation. Les couleurs ternes des femelles leur permettent de passer inaperçues pendant cette période critique. Le Fuligule milouin est une espèce particulièrement intéressante puisque menacée d’extinction (classée "Vulnérable") au niveau européen.
Le Râle d’eau
Voici un oiseau certes commun, mais dont la discrétion ne facilite pas la détection. Habitant la végétation dense des bords de plans d’eau, il ne se laisse guère observer facilement. Les pièges photos sont donc d’une grande aide…
Toutes ces espèces sont d’un grand intérêt pour la Zone de Protection Spéciale "Forêt et étangs du Perche" où elles sont signalées comme migratrices. Ces images montrent qu’elles ne font pas qu’y passer mais y nichent également, ce qui prouve que ces étangs leur offrent les habitats nécessaires en période de reproduction. Elles encouragent enfin la poursuite des travaux menés par le Parc, comme par exemple la création de nombreux îlots qui permet de multiplier les sites potentiels de nidification ou l’aménagement de pentes douces permettant l’installation d’une végétation dense favorable à la reproduction des espèces.