
Patrimoine discret mais essentiel à l’identité et à la biodiversité percheronnes, les étangs du Perche font l’objet d’un programme de restauration supervisé par le Parc. Deux nouveaux étangs, situés à Champrond-en-Gâtine et à Marchainville, viennent ainsi de bénéficier de travaux co-financés par l’Etat et l’Europe dans le cadre de Natura 2000.
Ils abritent en effet des oiseaux classés « d’intérêt communautaire » par l’Union Européenne, comme la Grande aigrette, la Cigogne noire, le Martin pêcheur, et des habitats naturels comme les herbiers à littorelles (espèces de plantes se développant sur les rives émergées pendant l’été). Pour que ces espèces et habitats se développent il faut donc des étangs en bon état de fonctionnement mais aussi offrant des profils diversifiés.
Pour maintenir ce bon état de fonctionnement, les travaux ont consisté dans la réparation de la digue de l’un de ces étangs. Minée par les tunnels de ragondins et par les racines des arbres, elle s’était progressivement percée, ne permettant plus de maintenir le niveau de l’eau. Sur l’autre étang, c’est l’ouvrage de vidange, qui permettait de réguler le niveau de l’eau par un système de bonde à pilon, et un trop-plein qui ont été réparés.
Des travaux d’aménagement en faveur de la biodiversité ont par ailleurs été réalisés :
- Trois mares ont été creusées pour accueillir amphibiens et libellules.
- La berge a été redessinée de manière irrégulière afin d’augmenter l’interface entre l’eau et la terre. Cette zone est l’une des plus importantes car elle abonde en frayères (zone de ponte des poissons) et abritent de nombreux insectes, mollusques, amphibiens et petits poissons.
- Une presqu’île pour diversifier la berge augmente désormais l’interface entre l’eau et la terre et fait brise vent.
- Des pentes douces et d’autres abruptes ont été modelées afin de diversifier les berges. Les pentes douces sont utiles aux canards et à d’autres oiseaux… Les pentes abruptes sont précieuses pour les d’autres animaux comme le Martin-pêcheur qui y creuse son nid et se trouve ainsi hors de portée des prédateurs.
- Des îlots ont été créés pour que les oiseaux puissent s’y abriter
- Des branches immergées ont été installées en dessous de certaines îles afin de simuler des racines d’arbres pour les poissons qui aiment s’y cacher.
- Deux chenaux ont été creusés pour augmenter la surface en eau, et l’interface entre la terre et l’eau.
- Des fils d’eau (fossés de drainage) ont été tracés pour faciliter la vidange des étangs lors des pêches.
Pour vérifier la pertinence des travaux effectués, le Parc mène des suivis de la faune et de la flore qui s’installent sur ces étangs réaménagés. Un comparatif sera dressé avec les espèces recensées lors des études menées avant travaux. Ces suivis s’inscrivent eux aussi dans l’animation des sites Natura 2000 grâce à un financement de l’Etat et de l’Europe.
L’objectifs de Natura 2000 est aussi de concilier la préservation de la biodiversité avec des activités humaines. Celles-ci ne sont pas oubliées puisque la restauration des étangs permet de soutenir l’activité de pisciculture et de poursuivre la chasse et la pêche de loisir sur les étangs.