La flore des bords de route à l'étude sur Bresolettes

Grenouilles, papillons, criquets, reptiles… jacinthes des bois, violettes, fougères, bruyères… les bords de route peuvent abriter une biodiversité incroyable. Encore faut-il les concevoir comme des habitats à part entière ! A la fois corridors et réservoirs de biodiversité, le Parc naturel régional du Perche travaille à sensibiliser à leur gestion différenciée. C’est dans ce cadre qu’il  a mené une étude sur la Réserve naturelle régionale de la clairière forestière de Bresolettes, sur la commune de Tourouvre-au-Perche. Objectif : inventorier et cartographier la flore des bords de route dans le but de sensibiliser à sa bonne gestion. Pour ce faire, Zoé Reignier, stagiaire de Master 1 en écologie à Rouen, a investi la réserve d’avril à août, pour procéder à un état des lieux des espèces présentes.

Cette étude met en évidence que les cortèges floristiques (espèces végétales poussant côte-à-côte) sont pour la plupart associés à la proximité du milieu forestier. En d’autres termes, les habitats se ressemblent. Parmi toutes les espèces recensées, trois relèvent néanmoins d’un intérêt patrimonial : la Violette des chiens (Viola canina), l’Oxalis petite oseille (Oxalis acetosella) et la Stellaire des sources (Stellaria alsine).

Pour améliorer leur prise en compte dans la gestion, et plus largement afin de favoriser la diversité des bords de route, des préconisations ont  été réalisées grâce à cet inventaire. Comme par exemple, le fait de retarder et de baisser la fréquence de la fauche : la diminution des passages d’entretien laissera à la flore le temps de terminer son cycle de vie. La couverture végétale restée en place servira à la faune d’abri et de nourriture. Autre préconisation : retirer la végétation coupée. L’export de la fauche permet en effet d’éviter au sol de trop s’enrichir et de voir pousser les mêmes espèces. Les bords de route, ainsi gérés, confortent le réseau des corridors écologiques (qui permettent aux espèces de se déplacer), réduisant ainsi l’impact de la fragmentation de leurs habitats.

A noter qu’une attention particulière a été portée sur la prise en compte de la sécurité des usagers de la route.
Cette étude a fait l’objet d’échanges avec le service de la voirie de la CDC des Hauts du Perche. Une nouvelle organisation prenant en compte ces enjeux pour la biodiversité a été proposée et a bénéficié d’un accueil favorable. Des adaptations sont déjà en cours.
 
Une action financée par la Région Normandie et l’Europe (FEDER).