
20 ans qu’ils attendaient ça ! Les producteurs de cidre du Perche engagés dans la démarche d’obtention d’une Appellation d’Origine Contrôlée voient leurs efforts récompensés par le précieux label. Une fierté pour tout le territoire et pour le Parc qui soutient et accompagne ces 7 producteurs-récoltants depuis 16 ans.
« Combien de réunions se sont tenues à la Maison du Parc ? Cela se chiffre probablement en centaines ! », expliquait Jean-Michel Bouvier, président du Parc, mercredi soir lors du lancement de cette première AOC 100% percheronne et quinzième au niveau normand. « A chaque étape le Parc était là pour mettre tout le monde autour de la table, pour faire pétiller l’intelligence collective, pour vaincre les embûches. »
Mais aussi pour consacrer les petites victoires sur ce long chemin de l’obtention de l’AOC Cidre du Perche : « Des victoires culturelles tout d’abord : oui, le cidre du Perche a bien une originalité qui mérite une AOC, parce qu’il est l’héritier d’une géographie et d’une histoire, d’un patrimoine agricole et gastronomique. C’est ce patrimoine et ce savoir-faire que l’on a aujourd’hui la chance de goûter en ouvrant une bouteille de cidre du Perche. »
« Nous avons aussi célébré des victoires humaines : Au fil des ans, les producteurs ont tissé entre eux des liens de plus en plus forts, dépassant les lois de la concurrence qui règnent habituellement dans l’univers du commerce. Ils ont joué collectif, prouvant encore une fois que seul, on va plus vite, mais qu’ensemble, on va plus loin. »
Il faut encore souligner les victoires environnementales et paysagères chères au Parc : cette démarche a été une formidable opportunité pour pérenniser les vergers, les haies qui les protègent, éléments emblématiques du paysage. Les producteurs engagés dans la démarche ont également tous fait le choix de l’agriculture biologique.
Et il faut bien sûr saluer les victoires économiques et l’innovation. Le combat pour l’AOC a déjà porté ses premiers fruits en la matière avec environ 2 millions d’euros ’investissements réalisés depuis 2004 par les producteurs-récoltants. La production, en hausse régulière depuis plusieurs années, atteint aujourd’hui 200 000 bouteilles chaque année.
Les producteurs, emmenés par Maurice Levier, saluaient également cet accompagnement du Parc. Un accompagnement qui passe aussi désormais par l’aide à l’installation de jeunes cidriculteurs, comme Matthieu Lacour-Veyranne, qui vient d’entrer dans l’Espace Test Agricole du Perche développé par le Parc. Il a pu souligner l’intérêt des contrats de prêt à usage, autre outil mis à disposition par le Parc, qui lui permettent d’exploiter des vergers haute-tige jusque-là sans débouché.