Le Parc naturel régional du Perche s’engage dans « Les sentinelles du climat ». Un programme scientifique décliné à l’échelle régionale en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et en Normandie. Piloté sur notre territoire par le Centre Permanent d’Initiatives à l’Environnement (CPIE) des Collines Normandes, il vise à comprendre les effets du changement climatique sur la biodiversité. Le Parc, qui fait de l’adaptation au changement climatique un défi majeur s’est naturellement joint à ce programme en mettant en place des suivis sur trois groupes d’espèces : les reptiles, les amphibiens et les rhopalocères (papillons de jour).
« Ces espèces ont été sélectionnées car elles sont tout d’abord en régression, qu’elles ont une sensibilité climatique marquée et qu’elles sont dites à capacité de dispersion faible, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas la capacité de migrer sur de très grandes distances. Elles sont donc très exposées aux changements climatiques et sont de très bons indicateurs pour nous, d’autant que la plupart sont ectothermes : elles ne produisent pas elles-mêmes leur chaleur et dépendent de la température ambiante pour se mettre en activité » explique Aurélie Tran Van Loc, chargée de mission Biodiversité au Parc.
Trois sites sélectionnés
« Parmi les reptiles, nous allons plus précisément suivre la vipère péliade et le lézard des souches. Chez les amphibiens, notre attention est portée, depuis mars, vers la grenouille rousse, la salamandre tachetée et tout un cortège de tritons ». Pour ce faire, un protocole spécifique et standardisé pour chaque groupe a été mis en place. « Nous allons réaliser des passages lors de la saison d’activités des espèces, afin d’observer et comptabiliser ces individus. En parallèle, des stations météorologiques vont être installées afin de recueillir des données de température et d’humidité ». Ces variables seront prises en compte dans l’analyse statistique des résultats.
Trois sites ont été sélectionnés pour déployer ces suivis réalisés par le Parc et ses partenaires, notamment le CEN Normandie et l’AFFO : la Réserve naturelle régionale de la Clairière forestière de Bresolettes à Tourouvre-au-Perche, le Coteau de la Bandonnière à Longny-les–villages et la Butte des Rocs à Igé.
Modéliser statistiquement le risque de disparition
Les premières données de ce programme, qui s’inscrit sur du long terme, permettront de modéliser statistiquement le risque de disparition de ces espèces sur notre territoire, mais également l’expansion et l’apparition de nouvelles espèces. Mais, comme le précise la chargée de mission : « En choisissant de s’intéresser à ces espèces particulièrement sensibles aux modifications de l’environnement physique, il sera possible d’envisager leur avenir face au changement climatique, de proposer des actions de conservation ciblées qui, plus largement, profiteront aussi à d’autres espèces ».
Pour en savoir plus sur le programme scientifique « les Sentinelles du Climat » : https://www.sentinelles-climat.org/