
Les sites Natura 2000 ne sont pas des espaces naturels sous cloche, bien au contraire… Comme le précise le préambule de cette directive européenne, son but est de "favoriser le maintien de la biodiversité, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales en contribuant à l'objectif général d'un développement durable. » Et pour cela, la préservation de la biodiversité passe souvent par "le maintien, voire l'encouragement d'activités humaines".
Ce but de préservation est inscrit dans le Document d’objectifs rédigé pour chaque site et régulièrement révisé en fonction des actions, des observations, des résultats obtenus. C’est le cas du Document d’objectifs du site Natura 2000 « Forêts, étangs et tourbières du Haut-Perche » établi en 2001 et dont la révision s'est achevée avec, au programme, une mise à jour des données écologiques concernant notamment les habitats naturels et les chauves-souris.
Des habitats en évolution
Ce site de 3 675 ha créé en 1997 couvre 4 secteurs de la partie ornaise du Parc et au-delà, centré sur le massif de Perche-Trappe, celui de Réno Valdieu, le coteau de la Bandonnière et un secteur s’étendant de Moussonvilliers à Moutiers-au-Perche. 39% de sa surface est couverte par l’un des habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire devant être préservés car rares ou menacés en Union européenne. Les habitats forestiers, qui dominent le site, doivent en effet faire face à une évolution de la sylviculture répondant au changement climatique et à l’évolution de la demande en bois.
Les habitats aquatiques, humides et ouverts sont également sensibles à l’évolution des pratiques agricoles et à une banalisation des milieux. La mise en œuvre du premier Document d’objectifs s’est traduite notamment par 6 contrats Natura 2000 (restauration d’étangs, de zones humides, de landes) en faveur de la biodiversité et l’amélioration de la connaissance du site. Sa révision est donc passée par une mise à jour de la cartographie des habitats naturels (par le bureau d'études Biotope) et une étude des chauves-souris présentes (par le Groupe mammalogique normand), dans les propriétés pour lesquelles le Parc a obtenu une autorisation d'inventaire.
Plusieurs espèces de chauve-souris
Les chauves-souris représentent à elles seules 6 des 14 espèces à préserver en priorité pour ce site (espèces inscrites à l’annexe II de la directive 92/43/CEE). L’objectif était donc de mieux les connaître pour mieux les prendre en compte dans la gestion du site, les projets d’aménagement et les travaux en faveur de la biodiversité. Les informations recueillies sur la reproduction des espèces et la structure des populations permettent aussi de définir l’état de conservation de ces animaux pour le site. La découverte de gîtes de reproduction dans des habitations est l'occasion d’accompagner des propriétaires dans leur préservation.
Ces études contribuent également à évaluer l’état de conservation de ces habitats naturels et de ces espèces au niveau européen et d’orienter la politique européenne en faveur de la biodiversité. Elles se traduisent également par des bases de données cartographiques. Ces études et le travail nécessaires au Parc pour les réaliser ont été financés par l’Etat et l’Europe (FEADER) à 100%. La DREAL Normandie et la DDT de l’Orne ont accompagné le Parc dans cette étape importante.