Publication de l'inventaire du patrimoine bâti de Longny-au-Perche

Plus de 600 éléments bâtis recensés, 1 173 illustrations, des centaines de photographies… l’inventaire du patrimoine bâti de la commune déléguée de Longny-au-Perche vient d’être publié. Une étude réalisée entre 2021et 2022, avec le soutien financier et sous le contrôle scientifique et technique du service de l'inventaire du patrimoine de la Région Normandie, et menée par Florent Maillard, en charge de l’inventaire du patrimoine bâti au sein du Parc.

« Cet inventaire met en avant une remarquable diversité de matériaux mis en œuvre dans les constructions longnyciennes et provenant de son sous-sol » explique Florent Maillard avant d’énumérer : « On y trouve de l’argile à silex, du grès, du grès roussard, des sables extraits de la carrière de la Heslière et du bois qui se combinent au calcaire et, dès le 18e siècle, à la brique et au laitier issu des résidus d’une industrie métallurgique autrefois florissante ». 
Une grande diversité de textures et de couleurs qui ponctuent l’environnement bocager et forestier du bourg où les îlots se sont développés entre les rives de la Jambée, de la Robioche et du Vaugelay mais aussi autour du château.
 
L'inventaire comprend 74 dossiers. « On part en quelques sortes du plus général au plus particulier. On y trouve ainsi le dossier de présentation communale, les dossiers de synthèses sur les familles d’édifices comme les maisons et les fermes en milieu rural, les maisons de bourg et les hôtels particuliers en milieu urbain, le patrimoine industriel… ». Mais aussi des dossiers d’ensemble à l’échelle d’un hameau et d’une rue. Ou encore des dossiers individuels tels que l’église, la chapelle, l’hôtel de ville, les écoles, les maisons, les fermes…
 
Une galerie photos vient compléter le tout, consultable sur la
photothèque du patrimoine normand : 
https://phototheque-patrimoine.normandie.fr/fr/galerie/a-longny-au-perche,-une-remarquable-diversite-de-materiaux-de-construction-frx659e5f8dc28a659e284c8a7d.htm
 
 
Cette enquête donnant un état des lieux par rues de ce patrimoine bâti urbain, l’inventaire a permis de nourrir la réflexion que la commune et les acteurs du patrimoine mènent sur le SPR (site patrimonial remarquable), périmètre sur lequel va s’appliquer un règlement d’urbanisme qui définit ce qui sera possible de faire dans le centre-bourg, en terme de rénovation extérieure de l'architecture ancienne, publique et privée.
 
Retrouvez les dossiers d’inventaire de Longny-au-Perche
sur le site de la Région Normandie
:
https://inventaire-patrimoine.normandie.fr/dossier/IA61002061


En quelques chiffres :

  • 74 dossiers organisés du général au particulier
  • 629 éléments bâtis (toutes catégories confondues) ont été recensés, parmi lesquels 52 (soit 8 %) ont été sélectionnés et font l'objet de dossiers d'étude spécifique
  • 1 173 illustrations accompagnent les dossiers, dont 325 clichés professionnels, du service de l'inventaire du patrimoine

Plus de 20 communes déjà inventoriées

Le poste de l’agent de l’inventaire du patrimoine bâti au Parc est financé par les régions Normandie et Centre-Val de Loire. Jusqu’en 2020, selon les priorités définies par les régions, ce sont surtout les communes rurales qui se situaient aux alentours de bassin de vie, comme ceux de Mortagne-au-Perche, Nogent-le-Rotrou, Thiron-Gardais, Frazé…, qui ont fait l’objet d’inventaires. Depuis 2020, une nouvelle aire a été définie : la Vallée de l’Eure Amont, de Senonches à La Ferté-Vidame, en passant par Longny-les-Villages. Depuis la création du Parc, 24 communes ont fait l’objet d’un inventaire. Actuellement, l’inventaire se poursuit sur la commune de Senonches.
 

Un inventaire, comment ça se passe ?

« On recherche tout d’abord de la documentation : aux archives départementales, auprès des communes, dans les bulletins de sociétés savantes (comme les Cahiers Percherons) ou autres publications diverses… On commence à identifier les sites. Pour compléter, il nous faut ensuite entamer une phase de communication, à commencer notamment auprès de la municipalité. On explique le travail de l’inventaire afin que les élus comprennent mieux ce que l’on cherche à faire. Et souvent, ils nous dirigent vers des personnes ressources. On peut aussi expliquer notre démarche en faisant paraître un article dans la presse locale, car on touche aussi des propriétaires privés. Après, on entame le travail de terrain. On recense. On prend une carte IGN et l’on va partout où il y a du bâti. Aujourd’hui on dispose d’une tablette numérique sur laquelle on affiche une grille de repérage. On fait du porte à porte. C’est un échange à double sens avec les propriétaires. Ils vont nous permettre de regarder l’édifice, de rentrer dedans si besoin. Et on va pouvoir compléter leurs connaissances. Puis on intègre les données dans les bases de données de l’inventaire général du patrimoine culturel. Ce sont les mêmes partout en France, on est aussi là pour conserver la mémoire. Enfin, c’est la restitution, la présentation aux habitants. C’est un moment de sensibilisation important. Généralement, nous l’organisons sous forme de conférence ».
 
 
Vous souhaitez en savoir un peu plus sur les métiers de l’inventaire du patrimoine ? Ecoutez la série de podcast, financée par la Région Centre-Val de Loire et réalisée par Sens de la Visite. Chercheur à l’inventaire, photographe, documentaliste, gestionnaire de base de données...  plusieurs métiers du patrimoine y sont mis en valeur. https://inventaire-patrimoine.centre-valdeloire.fr/podcast-terristoire/